Philippe de Champaigne, l'homme intérieur
Politique et dévotion au XVIIe siècle
26 avril 2007 - 23 juillet 2007
Philippe de Champaigne est, avec son contemporain Nicolas Poussin, une figure unique de la peinture française : sa renommée a franchi les frontières de son vivant et son œuvre, qui représente sans doute l'expression la plus accomplie du classicisme français, a profondément orienté l'évolution de la peinture du 17e siècle.
A travers les 85 tableaux de l'exposition répartis en cinq sections, se dessinent les sources de formation de l'artiste : l'art du paysage avec Jacques Fouquières, celui du portrait qui lui vaudra très vite de nombreuses commandes, l'atelier des maniéristes Georges Lallemand et Nicolas Duchesne, le milieu bruxellois, la décoration des édifices parisiens tels que le palais du Luxembourg ou encore d'autres églises, cathédrales et couvents comme celui du Val de Grâce. L'abbaye de Port Royal est, à ce titre, le symbole de sa place privilégiée au sein des sphères du pouvoir et des congrégations religieuses les plus influentes de son temps. Paysagiste et portraitiste accompli, peintre du sacré, Philippe de Champaigne s'attache à saisir l'essence des choses et l'être profond de ses modèles, conférant ainsi à ses tableaux un esprit permanent, une fonction méditative dégagée de toute interprétation psychologique et de toute contingence.
« Intitulée "Entre politique et dévotion", cette rétrospective présente un ensemble d'œuvres majeures de Philippe de Champaigne, dont la dernière exposition en France remonte à 1952. Cinq sections chronologiques retracent l'itinéraire spirituel et artistique de cet artiste, ami de Nicolas Poussin, et dont la peinture est considérée comme l'expression la plus accomplie du classicisme français.
D'origine flamande, Philippe de Champaigne arrive à Paris en 1921, à l'âge de 19 ans. Il se forme dans des ateliers de peintres, et son œuvre est inspirée autant de la peinture flamande, qu'il connaît pour l'avoir étudiée, que de la peinture française classique et italienne, à travers la diffusion du caravagisme par des peintres revenus de Rome.
Champaigne a d'abord été un peintre de cour. Il devient l'un des peintres officiels de Marie de Médicis pour laquelle il réalisa la décoration du Palais du Luxembourg. Il entre ensuite au service du roi Louis XIII et de son ministre, le cardinal de Richelieu. Parmi les œuvres célèbres, représentatives de cette époque: "le Vœu de Louis XIII", symbolisant l'offrande du royaume faite à
Résistant aux intrigues de cour, Champaigne fut ensuite attaché à la mère de Louis XIV Anne d'Autriche, pour qui il réalisa la décoration de ses appartements.
Mais Champaigne fut aussi et surtout un peintre religieux. En 1643, il entre en relation avec le couvent cistercien de Port-Royal, et son œuvre comprend de nombreux portraits de saints et de religieux. Ce rapprochement avec les jansénistes trouve son origine dans les événements qui viennent de marquer sa vie: le décès de sa femme, suivi quatre ans plus tard par celui de son fils. Il place ses filles comme pensionnaires au couvent de Port-Royal. C'est à cette époque qu'il réalise son chef d'œuvre, l'"Ex-Voto", exécuté après la guérison miraculeuse de sa fille.
A partir de 1655, il reçoit des commandes des Chartreux. Le portrait fait alors place au paysage dans sa peinture: "Paysage avec sainte Pélagie se retirant dans la solitude" et "Paysage avec les aveugles de Jéricho".
Admis comme membre fondateur de l'Académie royale de peinture et de sculpture, il y défend l'identité de la peinture religieuse, pour satisfaire la foi aussi bien que la raison ».
Philippe de Champaigne, Le sommeil d'Elie,
vers 1656
Huile sur toile, 182x208 cm
©Le Mans, musée de Tessé
PALAIS DES BEAUX-ARTS, LILLE
Place de
tel 03 20 06 78 00 fax 03 20 06 78 15
Lundi de 14h à 18h, Mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 18h
Fermé le mardi et le lundi matin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire